Si on reste quelques jours à Bukit Lawang pour voir les orang-outangs, il faut accepter la vie au bord de la jungle avec chaleur humide, averses tropicales, quelques moustiques et petites bestioles qui se promènent dans les chambres … Nous passons donc deux nuits seulement dans l’éco-lodge de Bukit Lawang et poursuivons notre chemin à Sumatra.
1ère étape, la ville de Berastagi, située à 1 300 m d’altitude dans les Monts Karo. Le climat est frais, agréable, il tranche complètement avec la chaleur écrasante des grandes villes de Jakarta et de Medan où nous avons séjourné un peu avant. Au programme, visite des pittoresques marchés d’alimentation et pour moi, ascension du volcan le plus accessible d’Indonésie, le gunung Sibayak. Le reste de la famille semble avoir eu sa dose de randonnée.
Je pars donc seul à pied depuis la maison d’hôtes, vers 6h30. Il faut d’abord traverser la ville. 6h30, c’est l’heure où les enfants arrivent des villages voisins pour se rendre à l’école. Ils sont partout, à pied, à 3 sur un scooter (4 avec le conducteur), sur les toits des mini-bus ou accrochés à leurs portières. C’est un enchantement !
Je sors de la ville et la route commence à monter. Comme toujours dans les campagnes d’Indonésie que nous traversons, visiblement le ramassage des ordures n’existe pas. Des tas de détritus jonchent le bord des routes.
Je ne suis même plus surpris de voir constamment du plastique et du carton dans des endroits de nature les plus reculés … Voici le point de contrôle d’accès au volcan : un étrange panneau en bois avertit des dangers de l’ascension et donne une liste de randonneurs accidentés en détaillant bien date, nom, cause de l’accident et nationalité …Tiens, les américains paraissent imprudents … Au bout de la route, juste avant d’attaquer le sentier, un bemo (mini-bus) arrive en trombe et s’arrête brusquement. Une bande de vingt jeunes surexcités en descend et gesticule autour de moi en lançant des « Hello Mister_what’s your name_where’re you from ! » En fait, c’est une fausse équipe de foot du Bayern de Münich. Ils sont tous là : Adenia, Hidayat, Taufik, Petra, El Abdian, Permana, Yogi, Alda, Indra et Rifani !
Dommage, je ne porte pas le maillot offert par Pascal juste avant le départ. Ces jeunes connaissent très bien l’existence de Marseille, l’ancien club d’une des stars actuelles du Bayern, Franck R., musulman comme eux … Après 5mn de raffut, l’un deux crie plus fort que les autres et appelle le groupe à faire un cercle. Une minute de silence, ils prient avant de faire la montée au volcan. Nous faisons une partie du chemin ensemble : échanges de photos et discussions de foot et d’autres choses … Quelle sympathique rencontre.
Au sommet du Sibayak, le spectacle est au rendez-vous ! Fumerolles de souffre, caldeira de sable et sources d’eau bouillante.
Après 3 jours, nous quittons Berastagi et sa collection de bemo multicolores, qui d’ailleurs ici s’appelent des opelet.
A Berastagi, nous avons tous beaucoup apprécié le séjour à Wisma Sibayak Guesthouse. C’est une maison d’hôtes tenue par la famille Pelawi. Ils sont chaleureux et très accueillants. Les filles ont notamment beaucoup aimé les tours de cartes de Markus. Elles auraient bien aimé qu’il dévoile tous ses secrets. Mady a été la star de la Guesthouse. On lui a pincé la joue 25 fois ! Markus la porte fièrement dans ses bras au moment du départ. Mady semble moins a l aise.
2ème étape, la route du lac Toba, notre prochaine grande destination. Le taxi privé que nous empruntons pour ce parcours de 80 kms en 3 heures, nous arrête aux chutes d’eau de Sipiso-Piso. D’ici, il y a un magnifique panorama sur le lac et une belle cascade.
Le coin est touristique mais quasiment pas d’Occidentaux. Comme souvent, nous sommes l’attraction des indonésiens, toujours prêts à nous parler, à prendre des photos avec eux et nous.
En revenant du promontoire prévu par le panorama, des écoliers me stoppent et me demandent une interview en anglais. C’est parti pour 50 questions simples, lues avec hésitation par Geovaldi, le plus extraverti d’entre eux. Je m’applique à répondre, ils n’écoutent pas les réponses. Mais il y a quelques moments vraiment marrants.
Un peu après c’est une classe entière qui questionne Isa. La maitresse (en fait la prof d’anglais) explique qu’ils ont séché la messe et sont venus exprès un dimanche matin pour rencontrer des touristes et exercer leur pratique de l’anglais. Ils nous demandent par exemple d’entendre l’hymne de notre pays. Moment cocasse. Nous voici, Isa et moi, à entonner la Marseillaise devant une quarantaine de gosses et les quelques curieux… D’ailleurs nous ne sommes pas au point sur les paroles …
Puis sous l’ordre de la prof, ils commencent une chanson pour nous remercier et pour qu’on se souvienne d’eux, puis une seconde sur laquelle ils nous demandent de danser. Enfin, chaque enfant nous donne un bout papier sur lequel il a griffonné son nom et ses coordonnées. Ils veulent que nous envoyons une carte postale depuis la France. La maîtresse insiste : « il faut prouver aux parents que les enfants ont rencontré des Occidentaux et que la pratique de l’anglais est ainsi importante ». Super, 40 cartes à envoyer … Bon, nous enverrons aussi un livre en anglais sur la France à la super maîtresse. Cette rencontre était un moment très fort.
Encore attendris, nous reprenons la route à travers les campagnes très pauvres des monts Karo. A l’embarcadère de Parapat, nous montons sur un petit bateau pour rejoindre une presqu’ile accrochée à l’île de Samosir, l’île principale du lac Toba (lui-même sur l’île de Sumatra) … Vous suivez ? C’est ici que nous sommes actuellement.
Fred
Donnez nous l’adresse de l’école, je pense que nous serons nombreux à ne pas attendre votre retour pour envoyer des lettres à ses écoliers motivés.
Je prend une option pour envoyer une carte avec la photo du stade vélodrome.
C’est super gentil Nathalie !
On souhaite écrire les cartes nous-mêmes qu’on va nous apporter de France bientôt. On les postera depuis le Vietnam. Mais merci encore, je reconnais tes idées … Fred
salut c’est Marie qui écrit.
coucou, mais cleo où es tu ????
on dirai que mady en a assez de se faire prendre en photo
gros bisous marie ❤
Très sympa ton reportage Fred et les anecdotes sont extras.
Pincer les joues, est-ce un signe affectif courant là-bas ? Mady, il va falloir te blinder les joues à ce rythme là et puis tu n’as pas l’air très rassuré dans les bras de Marcus.
Bisous. A bientôt sur Skype.
Mamie.
Mais oui , petite Cléo ,où es-tu ? C’est toi le photographe , seule raison valable pour ne pas être sur les photos !
Pour vous situer géographiquement , on a l’impression d’ouvrir une série de » babouchkas « .
Super toutes ces rencontres avec les enfants et les jeunes du pays .
Sans vouloir vexer personne , je trouve que la croix-rouge de Tain , se fait de la publicité à peu de frais !
Bises à vous 5 .
Mamie E.N-L.P
Cléo est bien toujours avec nous. Sur la photo de groupe, c’est elle qui a tenu à prendre le cliché..
nous suivons vos déplacements, nous sommes émerveillés de voir les beaux paysages que vous découvrez.
amitié la croix-rouge de tain
ah, ben voilà de magnifiques contacts avec la population locale ! On sentait bien sur Skype l’autre jour que cette dimension humaine manquait à l’appel depuis les rangers… savourez bien ces moments magiques, aussi improbables qu’imprévus. Vraiment ça donne le sourire à distance. Et 40 cartes pour que 40 familles aprennent l’anglais, quand on y réfléchit, c’est un peu de temps passé pour une grande preuve d’altruisme… Bravo et bises de l’autre Tatie
Paysages magnifiques, locaux accueillants! Cela donne vraiment envie d’aller visiter cette partie du globe que tu nous fais découvrir avec brio.
Bises.
bonjour ; ne pas se rappeler la Marseillaise (rire ) j’aurai aimé etre là pour vous entendre , ça devait etre drole . dans ce reportage on sent le partage chaleureux avec la population , c’est fantastique cet échange , que du bonheur ! toujours d’aussi belles prises de vue , c’est génial . Continuez à faire d’autres découverteset profitez en au maximum .bonne route à bientot .
Eh bien moi aussi, même à très grande distance, je suis attendrie par cette chronique ! Il me semble que c’est la 1ère qui traduit une telle chaleureuse proximité avec les locaux. Et Cléo ? Je ne la vois pas sur la dernière photo qui est très très réussie (les autres aussi) ! Profitez bien de toutes ces rencontres et, si vous en avez besoin, on vous fera passer les paroles de la Marseillaise !… Bises à tous
Ah bravo pour la Marseillaise, fallait entonner l’hymne russe, je me souviens d’une certaine traduction dont tu nous avais fait part…
En tout cas, merci pour ces petits moments de vies, qui me rappellent mes missions au Sénégal, Niger, Bolivie… Et du coup, une très grosse envie… de repartir en humanitaire…
Biz à tous