Après ces quelques jours dans la plus belle baie du monde, nous mettons le cap sur Ilha Grande, petite île sauvage à près de 200 km au sud de Rio. On y trouve, d’après notre guide, la plus belle plage du monde sur la plus belle île du monde dans le plus beau pays du monde. Rien que ça ! Vous connaissez notre faible pour ce type d’endroits. Il ne nous en faut pas plus : nous nous y installerons pour neuf nuits.
Après quelques heures de transfert (taxi-bus-taxi-ferry, la routine quoi!), nous débarquons à Vila do Abraao et trouvons une sympatique pousada à l’écart de l’animation du village.
Nous y rencontrons Pascal, un expatrié qui vit sur une plate-forme pétrolière au large de Vitoria (un peu plus au nord de Rio) et qui profite de son temps libre (un mois sur deux quand même) pour balader.
La vie semble tranquille par ici : pas de voitures sur l’île. Les locaux vivent bien sûr du tourisme avec des pousadas à tous les coins de rue, des petits restos partout, dont certains « ao kilo ». C’est une spécificité du Brésil : des buffets très complets où on pèse son assiette une fois remplie et où l’on ne paie que ce que l’on mange.
Derrière ce business, il n’en demeure pas moins que beaucoup vivent dans des logements d’une grande précarité.
Du coup, ils vivent beaucoup à l’extérieur, abusent des churrascos (barbecue de viandes grillées) et des bières, regardent les matchs de foot en pleine rue.
Ils prennent du bon temps. D’ailleurs, Pascal nous prévient. Attention, pour le week-end de Pâques, les Cariocas vont débarquer et l’île va vite saturer ! Et il avait raison. Jeudi soir, un ferry entier déverse un flot de touristes en provenance de Rio et le lendemain, vendredi Saint, on se croirait sur la Côte d’Azur en plein mois de juillet.
On pensait que dans ce pays, les fêtes religieuses seraient l’occasion d’une pratique fervente. En fait, c’est surtout l’occasion de prendre du bon temps en famille ou entre amis, Du coup, le prix des logements s’enflamment, mais nous restons malgré tout ici, la flambée des prix étant générale dans toute la région…
On déménage ainsi dans une autre pousada, chez Gérard, un français installé ici depuis 1983… Grâce à lui, on en apprend beaucoup sur l’histoire de l’île, longtemps habitée uniquement par les locataires du pénitencier, sur l’importance de l’Eglise Evangélique qui trouve parmi les habitants de nombreux adeptes à enrôler.
Pour nous, c’est l’alternance d’école, de balades dans la forêt tropicale et de découvertes de quelques belles plages, dont la fameuse plus belle du monde, la plage de Lopes Mendes.
Elle est effectivement très belle cette plage, mais nous pensons en avoir vu quelques unes en Asie et en Nouvelle-Calédonie qui rivalisent sans problème !
On trouve aussi de drôles de crabes colorés : bleu, jaune.
Bref, on prend le temps. Depuis notre arrivée en Amérique du Sud, je ressens une certaine « lassitude ». J’ai l’impression d’être un peu blasée des visites de grandes villes, des paysages qui nous surprennent moins, et même des plages, c’est pour vous dire… Je me surprends à visionner les photos des fêtes de famille, des vacances avec les copains et à penser un peu à notre retour. A près de neuf mois de voyage, c’est peut-être normal après tout.
Et les enfants me direz-vous ? Il en faut peu pour qu’elles sautent sur l’occasion en disant qu’elles aussi, elles en ont marre des visites. Mais ça, c’est depuis le début, alors ce n’est pas très significatif.
Quant à Fred, il partage ce sentiment au sens où la surprise n’est plus de tous les instants. Mais l’émerveillement est toujours là et vous pourrez sûrement continuer à le percevoir dans ses articles où tout est toujours, « magnifique » ou « extraordinaire » ! D’ailleurs il rentre à l’instant d’une randonnée matinale en solitaire (qui a duré cinq heures tout de même) : la forêt était « superbe » et la plage « paradisiaque ».
Alors, on fait comme les brésiliens, on prend le temps.
C’est sûr, nous n’aurons vu qu’une toute petite facette de cet immense pays. Désolée Vanessa, tu n’en apprendras pas beaucoup plus sur le Brésil grâce à nous. Nous passons à côté de la forêt amazonienne, du Nordeste, des influences africaines de Salvador de Bahia. Ce sera peut-être l’occasion d’un futur voyage…
A la prochaine, Isa