Nous y voilà. Après deux avions, plus de quatorze heures de vol, nous vivons le jour le plus long de notre vie ! En effet, nous avons franchi la ligne de changement de date entre Sydney et Santiago du Chili, si bien que nous avons vécu deux journées du 5 mars : une de voyage et une en arrivant au Chili. Pas simple pour notre organisme de gérer un décalage horaire de quatorze heures… Après avoir vécu avec dix heures d’avance sur la France, nous en avons désormais quatre de retard.
Nous passons seulement une nuit à Santiago puisque nous devons prendre l’avion le lendemain tôt pour Buenos Aires. Mais pas de problème pour se lever. A 4h du matin, les filles jouent aux cartes et Fred est déjà sur l’ordi ! Impossible de se rendormir !
Nous voilà enfin en Argentine, à Buenos Aires, au bord du Rio del Plata.
Nous prenons possession de notre appartement style année 60 que Fred a réservé sans regarder les photos …
Ce logement est grand et très bien situé dans le Centro, mais il est vraiment vieillot. En fait, il est assez à l’image du quartier, qui a connu un certain prestige mais qui désormais est bien délabré ..
Comme dans certaines villes déjà visitées, quelques rues sont organisées par type de commerces. Il y a les rues des horlogers, des sérigraphes, etc … Nous sommes dans la rue des boutiques d’instruments de musique.
Dans la chambre, les filles découvrent des objets qu’elles connaissent mal : un bidet, des annuaires en papier … Un rien distrait les enfants. Cléo est ainsi surprise de trouver dans le bottin un nombre important de gens qui se prénomment Mario. Jusqu’ici, le seul Mario répertorié était un plombier popularisé par Nintendo.
Mady semble assez fascinée par une image d’Eva Peron se trouvant sur une carte postale récupérée au musée éponyme. Dans ce musée, elle a vu les belles robes d’Evita. Elle a aussi compris que Eva Peron avait fait beaucoup pour les pauvres en offrant des jouets aux orphelins dans les dispensaires qu’elle a fait construire à la fin des années 40, lorsqu’elle était directrice de la Fondation sociale, dans le gouvernement de Juan Peron, son mari.
Nous reprenons notre rythme habituel : école le matin et visites l’après-midi.
Sur l’immense Plaza de Mayo, quelques bâtiments font partie du patrimoine argentin. La Casada Rosada, la Catedral Metropolitana, l’Iglesia san Ignacio …
Nous allons aussi dans le quartier de la Boca. Nous nous baladons entre les terrasses des restaurants, les danseurs de tango et les stands des artisans locaux dans Caminito, mini-Montmartre, très touristique aujourd’hui. Les maisons sont toutes très colorées, tradition qui remonterait au début du XXème siècle lorsque les peintres chargés d’entretenir les bateaux du port tout proche, finissaient leurs pots de peinture en repeignant les maisons en tôle des rues voisines.
La Boca est connue par ailleurs pour son stade, la « Bombonera », qui a vu les débuts d’un certain … Diego. Privé de foot depuis huit mois, Fred en profite pour aller voir son premier match du tour du monde : Boca Juniors – Fluminense. C’est un match de Copa Libertadores (la Champions League sud-américaine, parait-il …). Les joueurs de Rio (Fluminense) l’emporteront sur les Argentins ! Peut-être Fred pourra voir le match retour à Rio dans trois semaines ?
Un soir nous assistons à un spectacle de Tango dans un très joli théâtre.
Sur scène, tout y est : orchestre avec bandoneon, trois chanteurs et surtout six couples de danseurs talentueux. Les tenues sont très élégantes, les regards durs, les corps toniques et gracieux à la fois. Superbe !
Cette photo est belle, n’est ce pas ? Ce n’est pas nous qui l’avons prise …
Enfin, pour la première fois au bout de cinq nuits, nous parvenons à dormir sans insomnie ! Ca y est, on y arrive ! En plus du décalage, il faut se mettre à l’heure espagnole. Ici on déjeune vers 14h. Coup d’envoi du match de foot ? 22h. Début du spectacle de tango ? 22h15.
Avec ses changements, Mady par exemple est un peu paumée. Vers 3 heures du matin et après avoir tiré les rideaux pour regarder dehors : « Maman, je veux que la nuit elle soit finie … «
Un autre soir, vers 20h, après une sieste improvisée un peu tardive : « c’est l’après-midi ?
– Non c’est le soir, on va manger, répond sa sœur Cléo.
– Ah et après on va se recoucher ?
– Non, nous allons au spectacle de Tango !
– Ah … Mais qu’est ce que je dois faire alors ? »
Voilà pour ces premiers jours (et premières nuits) en Argentine …
A bientôt. Isa
PS : pour ce qui est de la Vegemite australienne, c’est en effet une pâte à tartiner, fabriquée à partir de levure de bière. C’est très salé, ça rappelle le viandox. C’est immangeable … Tout l’opposé de la friandise préférée des Argentins, qui se décline en glace, en yaourt ou plus simplement en crème à tartiner. A vous de deviner de quoi il s’agit. Marlène, ne répond pas tout de suite s’il te plaît …