5 mois que nous sommes partis … A presque mi-parcours, c’est l’occasion de faire un premier bilan.
Avant tout, c’est sans doute dû à la maturité du projet et à la préparation, mais tout se passe à peu près comme nous l’imaginions. Isa et moi réalisons un projet que nous avons depuis des années et nous nageons en plein bonheur …
Les dunes de Sossusvlei en Namibie, juste 3 semaines après le départ.
La chose que nous n’avions pas vraiment imaginée, c’est la « vie à 5 tout le temps ». Nous ne connaissions pas. Une personne qui m’est chère et qui va se reconnaître nous avait dit : « il va falloir que vous vous supportiez 24h sur 24 ! » Nous arrivons à trouver du temps pour soi, à s’isoler parfois les uns des autres. Les longs trajets en bus par exemple sont parfaits pour ça. Donc, on se supporte très bien. Par contre, ce qu’on n’avait pas mesuré, c’est que notre voyage, c’est aussi la « vie à 5 seulement ». Nous faisons beaucoup de rencontres très sympathiques et cherchons de plus en plus à discuter avec des habitants. Mais notre façon de voyager très itinérante et l’anglais souvent approximatif des échanges permettent difficilement de faire des vraies conversations réfléchies et de créer des liens qui durent. Nous sommes juste de passage. C’est pourquoi nous apprécions de faire vivre ce blog, d’écrire et lire vos commentaires. Ca donne aussi une idée de l’importance de nos « visites », ces membres de la famille qui viennent vivre un bout de tour du monde avec nous pour quelques semaines. Déjà une visite de passer. Très bientôt la deuxième, super !
Les chutes Victoria, toujours en Afrique, fin août. A voir, même si le débit d’eau est moins impressionnant qu’au printemps.
Nous gardons un très bon souvenir des rencontres avec des contacts qu’on nous a donnés à Johannesburg, Le Cap, Hanoï … Nous apprécions enfin de retrouver d’autres familles de voyageurs au long cours : en un mois et demi, la famille de Claire et Bruno et les Savary, trois fois chacun. Ca fait du bien d’avoir des conversations un peu réfléchies, en français, entre adultes et qui de plus partagent les mêmes projets.
Les enfants ressentent aussi cette vie « dans notre bulle ». Lena remarque que nous n’avons pas besoin de nous raconter ce qu’on fait dans la journée, puisque nous vivons les mêmes choses.
Voici donc un conseil pour des futurs voyageurs qui voudraient particulièrement ménager leur vie sociale : n’oubliez pas de prendre ou trouver des contacts, sur place ou en voyage comme vous. Et provoquez les rencontres.
Le temple de Borobudur à Java. 50 jours en Indonésie, une immersion dans un pays d’une grande diversité
Pour le reste, on a vraiment le sentiment d’être en vacances permanentes.
C’est les vacances, parce que ce voyage, c’est du dépaysement, c’est les plus beaux paysages du monde, des scènes étonnantes, des rencontres agréables. Pour ceux qui suivent le blog, la rencontre la plus émouvante a été l’heure passée avec une prof d’anglais indonésienne et sa classe près de Berastagi à Sumatra, qui nous a demandé d’envoyer une carte postale pour chaque élève et un livre sur notre pays pour la classe. Ce que nous avons fait depuis Hanoï et grâce au soutien logistique sans faille de la famille proche.
C’est les vacances, parce que le stress n’existe pas du tout. Bien sûr, il y a des petits événements avec lesquels il faut composer : une carte bancaire égarée au bout de 3 semaines (en fait, trop bien rangée au fond d’un sac), une voiture bloquée dans l’eau de l’Okavango, des affaires qui se perdent, un virus dans l’ordinateur, un visa erroné à refaire en urgence pour entrer au Vietnam. Voilà, mais tout ça donne du piment au voyage et nous l’acceptons volontiers.
La baie d’Along sous le soleil, mi-novembre. Magnifique.
C’est les vacances de la vie à cinq. C’est agréable de voir grandir ses enfants de près : les voir prendre un peu d’autonomie, de l’assurance dans les relations avec les autres. C’est agréable de les voir poser des questions sur l’histoire des pays que nous traversons. Avec le Vietnam et le Cambodge, il y a de quoi faire …
On se doutait que cette parenthèse de vie serait reposante, réjouissante, intense. Elle l’est. On n’ imaginait pas à quel point elle serait facile.
Les contraintes sont insignifiantes. Si le budget est bien ajusté, la vie de voyageurs est d’une grande facilité (en tout cas pour nos destinations) : on se nourrit et on se loge plutôt bien partout. La propreté dans les cuisines et dans les chambres est parfois un peu limite mais avec quelques précautions, on s’en accommode très bien. L’insécurité n’existe pas. Pour les déplacements, tout est presque toujours possible. Les guides de voyages sont très bien documentés. On se connecte à internet dans la jungle, les déserts, les campagnes, et on accède ainsi à une information encyclopédique en trente secondes. Le tourisme est une industrie mondialisée et la concurrence est telle que les réponses aux besoins de base et les activités viennent à nous sans efforts … Et en plus, on trouve régulièrement un morceau de table pour faire un peu d’école …
Si certains voyageurs potentiels hésitent à partir parce que l’organisation de voyage en famille leur paraît compliquée, alors qu’ils soient rassurés !
Nous savourons notre voyage. Pourvu que ça dure.
Le temple de Ta Promh, sur le site archéologique d’Angkor au Cambodge. On a l’impression d’être dans un décor de film d’aventures. C’est en ce moment.
Fred