Les différents visage de La Paz

Notre guide nous prévient : il n’est pas facile de quitter Uyuni car cette ville est complètement enclavée. Nous étudions les différentes possibilités qui s’offrent à nous pour rejoindre Oruro, ville-étape sur la route vers La Paz. Il y a bien un train, mais il part à 1h45 du matin … Pas terrible d’attendre à la gare, dans le froid, avec les enfants. Et le bus ? Cool, il part à 20h, mais il arrive à 4h du matin à Oruro… Pas cool non plus avec des enfants. On interroge même des taxis en leur proposant de nous emmener en voiture moyennant finance. Rien à faire, personne ne veut faire le trajet, la route étant particulièrement mauvaise, nous dit-on.

Nous optons finalement pour un bus de nuit qui nous mènera directement à La Paz (20h – 7h). Je me souviens d’un trajet Uyuni-Potosi de nuit il y a 9 ans : un bus bondé, y compris des animaux, des fenêtres qui s’ouvrent toutes seules, un froid donc terrible. Je préviens tout le monde et nous gardons nos duvets pour la nuit, malgré les couvertures à disposition. Et c’est parti, pour 11h sur une piste complètement défoncée. Impossible de s’endormir. De plus, le froid est bien-là : nous enfilons nos duvets, ne laissant dépasser que le bout de nos nez. Fred vient vérifier à plusieurs reprises que nous ne sommes pas mortes de froid. Lena se bat avec son voisin de derrière qui veut laisser la fenêtre ouverte !

Le bus s’arrête souvent, on entend les coffres s’ouvrir et se refermer. Nos bagages seront-ils encore là à l’arrivée ?

Finalement, le bus s’arrête à 6h30, à quelques centaines de mètres de la gare routière de La Paz, sous prétexte qu’il a un problème. On descend précipitamment, on récupère nos bagages, intacts. Ce bus aurait-il transporté des marchandises illicites qu’il ne fallait pas débarquer devant tout le monde ?

Enfin, nous voilà à La Paz, capitale administrative de la Bolivie. Cette ville présente une physionomie très particulière : elle s’étend d’El Alto, immense zone d’habitats précaires en altitude, encore sur l’Altiplano (4000 m), au fond d’un canyon profond de 400m. L’ensemble des parois du canyon est recouvert de petites bâtisses en briques rouges qui abritent la population grandissante des immigrants de La Paz.

Ici, ce qui surprend, c’est la coexistence de modes de vie très éloignés. Les cholas sont toujours présentes, mais elles ont souvent leur téléphone à la main et croisent des hommes d’affaires avec leurs tablettes PC.

On trouve même des petits stands qui proposent de téléphoner à partir de postes fixes de l’époque.

Les jeunes sont habillés en jeans, comme dans n’importe quel autre pays occidental, mais l’uniforme scolaire est toujours de rigueur, prônant l’égalité sociale à l’école.

Nous baladons dans certains quartiers. Attention, ici, toutes les routes montent ou descendent. Rien n’est plat et nous sommes vite essoufflés car nous sommes toujours entre 3200 et 3600 m d’altitude.

Nous traversons plusieurs marchés dont celui de la sorcellerie où l’on trouve des fœtus de lamas destinés à être enterrés sous les maisons des jeunes couples afin de leur apporter prospérité.

Les ruelles pour touristes offrent un éventail très coloré de l’artisanat du pays : pulls en Alpaga, trousses, sacs, flûtes, appelées ici quenas, chaussettes et autres bonnets.

Nous visitons quelques musées comme le Musée d’Art Contemporain, abrité dans une jolie maison coloniale ou un complexe destiné à l’éveil des enfants : Tangram, Origami, petits marchés pour enfants, tout y est pour occuper les grands et les petits. Le passage à l’Alliance Française est lui aussi bien apprécié.

La ville offre aussi quelques beaux bâtiments coloniaux comme le Palais législatif ou le Palais Présidentiel d’Evo Morales.

Ce dernier semble avoir fait beaucoup pour son pays. Pourtant une chose nous interpelle.

Nous arrivons le 1er Mai à La Paz. La population défile devant nos fenêtres. Tiens, c’est la fête du travail, ici aussi.

Mais le lendemain, puis tous les jours qui suivent, des manifestants continuent leur parade : contre l’avortement, pour la santé pour tous. On se retrouvera même enfermé dans un restaurant un soir, le vigile ayant baissé le rideau de fer devant les mouvements de foule de la rue. Heureusement, tout cela n’a que très peu duré.

Evo Morales a donc encore du pain sur la planche …

Comme dit William, La Paz est une ville dans laquelle il faut se promener pour en apprécier tous les charmes. Voilà ce que nous avons fait pendant 5 jours et j’avoue avoir bien aimé ce séjour. Nous partons demain pour Copacabana, et oui, encore, mais cette fois, ce n’est pas au Brésil, mais sur les bords du lac Titicaca.

Isa

10 réponses à “Les différents visage de La Paz

  1. Coucou
    Trop bien ,j’adore ce que vous faite (à par je pense la nuit que vous avez passé dans le bus) mais sinon je vois que vous découvrez plein de choses. Je ne vous écris pas tout le temps mais je suit quand même votre aventure . Vous me manquez tous gros bisous
    Stella 🙂

  2. J’attends une photo de vous 5 avec chapeau melon et poncho…Arriverz vous a relever le défi ??? biz

  3. On aurait adoré avoir une photo du fameux bus pour illustrer cet article !
    Vous avez réussi à décongeler les appareils photos et à en prendre une pendant le trajet ?
    Après le bus-congélateur, prochain challenge: une baignade à Copacabana 🙂

  4. ah ben en voilà des aventures!!! Ca doit sacrément vous changer du reste du voyage, mais un peu d’adrénaline et « d’inconfort » rendent cette partie du périple particulier… Et puis, vous avez bien plongé dans la culture locale apparemment, ce qui enrichit précieusement ce « tronçon ».
    Ici, on choisit aujourd’hui notre Président, et on attend votre retour imminent… enfin, encore un bon mois et demi, je sais…
    biz aux cocottes en polaire!

  5. Effectivement, nuit blanche dans le bus digne du « salaire de la peur » et foetus de lama ne sont pas monnaie courante… Bises, Alex

  6. Je constate que l’enthousiasme est reparti et que vous vivez même des moments limite « dangereux » .Savourez le présent car le temps va vous paraître court maintenant.
    Isa , à quand une photo de vous 4 ,les filles , avec le chapeau melon ?
    Bises à vous 5.
    Huguette .

  7. Aïe ! Je lis votre article beaucoup trop tard ! Le seul plan convenable pour aller de Uyuni à Oruro, c’est le train… Certes, il part à 1h30 mais tu prends une chambre à l’hôtel en face de la gare, tu te couches à 21h puisque à Uyuni, je ne vois pas bien ce que tu peux faire après, et tu te lèves à 1h pour te recoucher (presque) aussitôt dans le train… Ca fait payer une chambre d’hôtel pour une demi nuit mais bon, vous avez vu le prix de la chambre à l’hôtel de la gare ? Il est vrai qu’il n’y a pas d’eau chaude, mais les chambres sont propres. Ensuite, le train, il n’est pas très confortable et met presque 10 heures pour faire 350 km, mais les fenêtres ferment et ce sont des wagons à compartiments, donc c’est idéal à 5… ET, chose presque incroyable en Bolivie, il est le plus souvent à l’heure (entendez « à la demi heure près » évidemment). Enfin, j’écris tout ça en vain puisqu’il est trop tard ! Ca servira peut-être lors d’un prochain voyage ou à d’autres voyageurs qui parcourent votre blog… Pour ce qui est du bus, je compatis, c’est un enfer ! Quant aux taxis, pas étonnants qu’aucun n’ait voulu faire la route, il n’y a que les 4×4 qui passent entre Uyuni et Challapata à cette époque de l’année. Il y a plusieurs passages à gué et un taxi ne passe pas. Le seul moyen, c’est par Potosi, ce que font les bus ! Bref, vous êtes à La Paz, et vous avez bien de la chance……………… Trini, Will & Anastasia pacenita…

    PS : pour ce que vous ressentez de la situation politique et du pain qu’Evo a sur la planche, on en parlera à votre retour !!!

  8. Bon… les fœtus de lamas… Mais j’aime bien toutes ces couleurs dans les rues. Cet après-midi, sur TF1, un reportage tourné au nord du Chili, dans le désert d’Atacama. Région la plus aride du monde, c’est le rendez-vous des astronomes – professionnels et amateurs. Certaines images faisaient penser à votre précédente chronique. C’était très intéressant.
    Sachant que vous vous dirigez vers Copacabana, je pensais que vous alliez pouvoir ranger duvets et anoraks mais, après vérification, j’ai vu que le lac Titicaca est à 3.800 m. d’altitude… Donc ni baignade ni bronzette en vue… mais sans doute plein d’autres belles découvertes en perspective ! Bises à tous les 5

  9. Lucette et Jacques MARTIN

    Bonjour à tous,
    Mes pauvres petites filles, vos parents vous en font baver. Ca vous fera des tas d’aventures à raconter à vos amies en rentrant à Marseille. J’espère que vous résistez bien (en fait j’en suis sûr) à tous ces évènements.
    En ce qui nous concerne, pauvres terriens accrochés à la Martinette, on commence à penser à votre retour et à son organisation.
    A part ça, rien de spécial. Eliott est égal à lui même, affectueux, sympa mais quand même un peu collant. Lucette est supérieure à elle-même (elle n’arrête pas …). Et moi je continue en en faisant pas plus, voire moins que d’habitude.
    Bonne continuation et à bientôt.
    Jack

  10. L’AVENTURE ! c’est une telle nuit passée dans un bus et, comme vous le dites « avec des enfants » ! Nous avons beaucoup d’admiration et partageons votre bonheur de voyager ainsi, selon vos souhaits et vos projets.
    A bientôt quand même

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